Les chiffres de l'emploi américain de septembre confirment que la croissance marque une pause aux États-Unis. Bien que les autorités monétaires estiment que l'économie américaine reste proche de sa croissance potentielle autour de 3%, l'activité peine à créer des emplois. Cepandant les chiffres du chomage ne baisse pas (a 5,1%), en deca des prevision des analystes.
Cette mauvaise nouvelle sur le front de l'emploi a pesé sur toute la courbe obligataire. La baisse des rendements des emprunts d'État concerne surtout la partie longue. Le T-Notes 10 ans a ainsi violemment baissé de 12 pb à 4,13% après les chiffres de l'emploi.
Au total sur la semaine, la baisse du taux 10 américain a été de 7 pb. Le T-Notes 2 ans se détendait également, passant de 2,62% à 2,57% en cinq jours avec une baisse de 10 pb vendredi. Les anticipations d'une pause dans le cycle de resserrement monétaire aux États-Unis expliquent en grande partie ces importants mouvements. Ces attentes font écho à la multiplication de signaux macroéconomiques modérés mais aussi à la reprise a la hausse du prix du pétrole qui fait peser un risque important du côté de l'activité.
Les marchés obligataires européens ont également été affectés par les chiffres américains. Les statistiques économiques de vendredi s'ajoutent au discours plutôt accommodant de la BCE jeudi. Les autorités monétaires ont en effet reconnu que si la reprise était toujours à l'horizon, d'importants obstacles persistaient. Les mauvaises statistiques allemandes (hausse du chômage et important recul de l'activité industrielle) viennent en effet rappeler que le redressement de l'économie sera long et modéré en zone euro. Certes, les autorités monétaires européennes continuent d'affirmer que l'année 2015 sera celle de la reprise grâce à un environnement externe en nette amélioration et un contexte monétaire et financier très favorable.
Mais l'absence de dynamique de consommation induite par un marché du travail toujours dégradé pourrait se révéler un frein majeur à un retour vers les niveaux de croissance potentielle en 2016. Surtout si de nouveaux les prix du pétrole repasse au dessus des 50 dolars cela pourrait être un frein important à toute reprise de l'activité.
Les anticipations de politique monétaire sont dès lors modérées. Les mauvais chiffres de l'économie américaine ont également pesé sur le dollar qui s'est déprécié face à l'euro. Au-delà de ce mouvement, les propos du gouverneur de la Fed affirmant que la baisse du dollar était le pendant des creusements importants du déficit courant américain, pourraient marquer un changement plus profond sur le marché des changes avec une baisse prononcée du dollar dans les mois à venir.